Anaël TRAIN - Des Vikings aux portes de Blaye
- Le 11/11/2022
- Dans Entretiens - exclusivité Idavoll
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Anaël Train est déjà l’auteur d’un premier roman historique, "Le Serment de Jaufré", préquelle du best-seller "Le Lit d’Aliénor" écrit par sa mère Mireille Calmel.
Avec "La Malédictiond’Irminsul", paru au mois d’Octobre 2022, la plume de l’écrivain jette à nouveau l’ancre dans le port blayais de sa terre natale mais remonte un peu plus loin encore le fil des siècles, jusqu’au haut Moyen Âge en proie aux invasions vikings.
Ingénieur du son de formation, Idavoll vous invite à la rencontre de celui dont la passion pour la musique médiévale n’a d’égal, de son propre aveu, que son amour "pour les belles histoires dans l’Histoire".
- Contrairement à ce que l’on pourrait penser, vous n’avez pas choisi d’emblée de marcher sur les traces de votre mère. Quel a été le déclic qui vous a fait basculer de la musique à l’écriture?
Effectivement, jamais je n’aurais imaginé, lors de mon adolescence, qu’un jour je me retrouverais à écrire un roman. C’était pour moi complètement inenvisageable, bien au-delà de mes capacités. Collégien, c’était ma mère qui écrivait mes rédactions de français. Et au lycée, j’étais féru de matières scientifiques et détestais par-dessus tout la littérature et l’histoire-géographie… Comme quoi…
Ce qui m’a fait basculer de la musique à l’écriture est un personnage avec qui, en réalité, j’ai grandi toute ma vie: le troubadour Jaufré Rudel de Blaye. Ce nom, je l’ai toujours entendu bruisser à mon oreille, enfant. Et l’on pouvait, à l’époque, gambader dans les ruines du château des Rudel. Je remontais la rue Jaufré Rudel pour me rendre chaque matin au collège puis au lycée. Un lycée qui porte également son nom.
Jaufré est un des protagonistes de la saga écrite par ma mère sur Aliénor d’Aquitaine; c’est surtout grâce à ses livres que j’ai appris à le connaître, à travers ses mots à elle. Ce n’est que bien des années plus tard, alors que paraissait Le Règne des Lions, que j’ai vraiment ressenti une attirance forte pour ce personnage, avec l’envie de découvrir plus en profondeur l’œuvre littéraire et musicale qu’il nous reste de lui. Quelques textes seulement, que plusieurs musiciens ont mis en musique (je recommande la formation Evo du très talentueux Efren Lopez).
Je me suis alors intéressé à son histoire et me suis longuement interrogé sur ce qui avait pu amener un jeune garçon né au XIIème siècle à écrire les textes que lui a pu écrire, emplis d’amour et de sensibilité. J’ai fait des recherches sur lui, sur son époque. En compilant tout ça, j’ai alors commencé à établir ce qui aurait pu être son histoire (tout en me servant de la légende écrite par ma mère, cela me fut une évidence). C’est ainsi que l’aventure a commencé. Presque malgré moi, sans que j’en prenne réellement conscience. Au fil des mots, au fil des pages, c’est alors devenu pour moi une évidence. Cette écriture que j’avais si fermement rejeté, était faite pour moi. Il faut écouter son cœur ! Faire ce qui nous rend heureux.
- Des œuvres ou auteurs vous influencent-ils tout particulièrement et pour quelles raisons?
L’œuvre qui me tient le plus à cœur est sans nul doute La Chanson de Roland. La version traduite en vers de Maurice Bouchor est l’une des plus belles versions à mon goût. Un texte épique, tragique. De l’amour sous toutes ses formes. De la trahison. Ce n’est pas un hasard si ce texte a si durement marqué son époque et l’ensemble du Moyen-âge.
Ensuite, il y a ma mère bien évidemment. Mes romans sont dans la lignée des siens, historiques avec une touche de magie, de fantastique. J’ai baigné dans ses récits, dans les histoires qu’elle me racontait le soir avant que je m’endorme.
Puis j’ai énormément lu de romans de science-fiction et de fantasy. Jack Vance, Isaac Asimov, Pierre Pevel et Terry Goodkind. Une petite préférence pour Jack Vance peut-être : Le cycle de Tschaï, Les chroniques de Durdane, La geste des Prince-Démons, ce que c’est bien!
Les Harry Potter m’ont beaucoup marqué. C’est grâce à ces romans-là que j’ai commencé à lire adolescent. Un chef d’œuvre. La Tour Sombre de Stephen King aussi. Magnifique. Et quel style!
- Chose rare, vous partagez avec le lecteur les musiques qui ont accompagné l’écriture de votre dernier roman, en les citant à la fin. Dans quelle mesure votre passion pour la musique influe-t-elle sur votre manière d’écrire, ou peut-être même se poursuit-elle à travers elle?
La musique est un merveilleux vecteur pour se plonger de manière immédiate dans une ambiance, un état d’esprit. C’était essentiel pour moi, pour retrouver, chaque matin, l’émotion de la veille, pour revenir à mon récit.
Je n’écris pas toujours en musique, parfois, très souvent même, j’ai besoin d’un silence presque absolu. Mais avant d’écrire oui, c’est systématique. Ainsi que lors de certaines scènes, où il m’était très utile d’avoir un environnement sonore correspondant. L’on me met Synkverv de Wardurna, et moi je me retrouve directement sur le langskip avec Asgeir!
- Qu’est-ce qui a motivé votre choix pour cette période de l’Histoire? L’engouement actuel pour les Vikings a-t-il eu raison de vous?
Oui! L’engouement actuel pour les Vikings a joué un rôle très important dans mon choix d’écrire ce roman. Comme beaucoup, j’ai été passionné par la série Netflix The Last Kingdom, que je trouve magnifique. Les mots, les rapports entre les personnages, les émotions. C’est très beau. J’ai alors dit à mon épouse que j’aimerais écrire une histoire un peu comme ça. Elle m’y a encouragé.
Le Haut Moyen-âge aquitain étant peu exploité en littérature, il y avait un créneau à prendre!
J’ai d’abord fait de petites recherches pour savoir ce qu’il s’y était passé au IXème siècle, et même en Francie en général, ce que l’on n’apprend pas en cours d’Histoire à l’école, cette période n’est pas racontée. J’ai alors découvert avec joie (désolé pour ceux qui l’ont vécu…) que les Vikings avaient bel et bien remonté l’estuaire de la Gironde et ravagé Blaye: j’ai alors foncé sans l’ombre d’une hésitation! Avec, en toute modestie, l’envie d’écrire, l’objectif, d’un Last Kingdom à la française.
- La bibliographie, digne d’un essai, fait état d’une étude très fouillée de votre part sur l’époque dont vous traitez. Comment organisez-vous vos recherches historiques et quelle part cela représente-t-il dans votre travail d’écriture?
Une part extrêmement importante. Même si j’exploite les blancs que me laisse l’Histoire (là est, je le crois, la place du romancier), je tiens à être au plus près possible des dernières recherches, trouvailles, hypothèses et théories. Comme je n’écris pas un livre d’Histoire, je pourrais m’en affranchir, mais je souhaite que mon récit soit crédible, ou, du moins,que le lecteur puisse se dire en refermant mon ouvrage: "oui, cela aurait pu se dérouler ainsi", malgré la part de magie et de fantastique que j’y ajoute.
Je ne peux commencer à imaginer, à construire en détail mon histoire si je n’en maitrise pas de manière suffisante le contexte social, politique, historique.J’aspire à ce que mon roman s’adresse autant aux néophytes de la culture viking qui cherchent un bon roman d’aventure pour en apprendre davantage, qu’aux connaisseurs qui y trouveraient une bonne distraction tout en satisfaisant leur désir de 'vérité historique' qui trouverait écho dans les sources qu’ils étudient.
Pour La Malédiction d’Irminsul, ce furent quatre mois et demi de recherches et d’établissement du plan du livre; un peu moins de cinq mois de rédaction derrière. Donc pour ce roman, les recherches constituent presque la moitié du travail.
- Il en ressort une intrigue pétrie tout à la fois de faits historiques avérés et sourcés, de légendes et d’histoire régionale, sans omettre une pointe de fantastique empreinte de mythologie germano-scandinave. Cette dialectique entre la fiction et l’historicité s’est-elle instaurée tout naturellement ou avez-vous eu à surmonter des difficultés particulières pour doser ou accorder entre eux chaque ingrédient?
Une fois les notions assimilées, les recherches terminées, l’équilibre se fait assez naturellement pour moi, presque sans y penser. D’après mon ancienne éditrice, c’était déjà une force de mon premier roman.
- Avec l’Irminsul, ce totem des Saxons dont l’Yggdrasil est le véritable pendant chez les anciens Scandinaves, vous plongez littéralement le lecteur aux racines des anciennes croyances dites ‘païennes’ en un arbre pilier du monde - racines qui furent violemment arrachées par le roi des Francs, Charlemagne, à l’origine d’une christianisation en marche forcée de la Saxe. Bien que le sujet ait été largement débattu par les historiens, certains voient dans ce tragique événement l’un des facteurs déclencheurs, pour ne pas dire l’unique cause, des invasions vikings en guise de représailles contre la Francie.
Il y a-t-il des idées reçues, en particulier au sujet des incursions nordiques et du paganisme,qu’il vous a semblé important de contrecarrer?
C’est certain. Même si je n’avais pas encore lu, au moment de l’établissement de mon histoire, cette théorie faisant de l’invasion de la Saxe l’élément déclencheur au phénomène Viking. Je ne l’ai découverte, au grè de mes lectures, qu’à la toute fin de la rédaction de mon roman. Elle y aurait en effet eu toute sa place.Cette probabilité de représailles ne doit pas être écartée par les historiens. Et de toute façon, je pense qu’il n’est pas une mauvaise chose que les réponses à nos questionnements sur l’Histoire restent ouvertes.
Je m’accorde également à certains chercheurs, universitaires ou non, affirmant que les Vikings ne sont pas seulement venus en Francie pour piller et ravager. La Saintonge fut occupée plus d’une vingtaine d’années, quant à la Gascogne et aux îles du littoral aquitain, bien plus encore. Je sais ce débat houleux!
Le paganisme, tous les paganismes d’une manière générale sont d’une richesse intellectuelle fabuleuse. Avec une connaissance de la nature incomparable. C’est aussi dans l’air du temps de les réhabiliter. Je crois que l’humain, après ces décennies, ces siècles d’industrialisation, a besoin de revenir au contact de la nature. Et que les anciennes croyances ont leur place dans le monde d’aujourd’hui. L’important je crois, est que chacun y trouve sa vérité pour vivre en harmonie avec les autres, avec la nature, avec notre Terre. La Terre-Mère.
J’ai voulu combattre des idées reçues, mais pas seulement celles que nous avons des Vikings, celles aussi que nous avons des Chrétiens, des Francs et de Charlemagne. Ce roi, cet empereur, nous est décrit un peu trop "beau". Il est temps de le faire chuter de son piédestal. Les actes commis contre les païens de l’ancienne Germanie sont intolérables, indignes du grand homme que l’on nous dépeint à l’école.
Charles, oui c’est à toi que je m’adresse, tu n’as rien de magnanime…
- En sus des trois protagonistes, l’abbé Ulrich, le Viking Asgeir et le vieillard Wigbert, la ville de Blaye comme toile de fond ou point de départ privilégiéde vos romans, ne s’apparente-t-elle pas finalement à un personnage à part entière?
Je ne l’avais jamais envisagé de cette façon avant de lire votre question, mais oui, je crois que vous avez raison. Et cela me permet de considérer mon attachement pour cette ville sous un angle nouveau.
Elle est un personnage à part entière qui change au fil des époques et du temps, en fonction des gens qui l’occupent et qui la font grandir. Il y aurait tant à dire! Je n’en ai pas encore fini avec l’Histoire de cette cité.
- La couverture du roman donne à voir une illustration parsemée d’indices-clés, avec une représentation de l’Irminsul autour duquel se déploient des entrelacs semblables à l’enchevêtrement des destins tourmentés des personnages. En tant qu’auteur indépendant, quelle a été votre implication dans sa conception graphique?
J’ai totalement été impliqué dans la conception de l’illustration de couverture. Je ne tenais certes pas le crayon, et fort heureusement! mais j’avais donné des instructions très précises à l’illustrateur, mon beau-frère, qui est tatoueur à Léognan (Gironde). Je lui avais préparé un montage de plusieurs éléments en lui détaillant ce que je voulais.
Les runes inscrites ne sont pas anodines; le choix du serpent enroulés autour d’Irminsul non plus. L’image des serpents est très présente dans le roman, à travers les songes d’Ulrich et les navires Vikings par exemple.
Et pourquoi ce choix de l’auto-édition qui ne manque pas de défis à relever?
L’autoédition est un choix assumé. J’étais édité pour mon premier roman, Le Serment de Jaufré. Ma maison d’édition a connu cette année quelques péripéties l’on va dire, péripéties qui ont conduit le groupe auquel elle était rattachée, à un redressement judiciaire puis à une cession à un autre groupe éditorial. Je n’ai alors pas désiré poursuivre l’aventure avec eux.
Globalement, en dehors du super accompagnement éditorial dont j’ai pu bénéficier pendant l’écriture de ce roman, je n’étais pas satisfait de la partie commerciale. En deçà d’une certaine échelle, d’un certain volume de distribution, de mise en place sur les étals des libraires, je crois sincèrement que l’édition n’est pas la meilleure solution. Cela ne me facilite pas les choses, certes, mais au moins, me voilà maître de mes écrits, de leur diffusion, de leur distribution, de leur promotion.
Et puis, d’une manière plus pragmatique, je refuse d’être la personne qui perçoit le plus faible revenu sur la vente de mon roman, ce qui est le cas lorsque l’on est un auteur édité. Et c’est injuste. Trop d’intermédiaires entre l’auteur et les lecteurs. Comme dans beaucoup de domaines, celui qui crée, qui produit, est le plus lésé. En cédant nos droits sur nos œuvres pour toute notre vie et jusqu’à 70 ans après notre décès, j’estime que nous, auteurs, devrions avoir droit à un peu plus de considération. C’est une lutte actuellement en cours menée par la charte des auteurs-illustrateurs avec le monde de l’édition.
Il faut bien comprendre aujourd’hui que les choses ont changé. Avant, les auteurs s’autoéditaient faute d’un éditeur pour signer leurs romans. Ce n’est plus toujours le cas. Des auteurs font sciemment ce choix, comme je le fais aujourd’hui, car ils ne sont pas satisfaits de ce que propose le monde de l’édition. Mon regret? Le fait que "la France" et, souvent, les libraires, considèrent encore les auteurs indépendants comme moins légitimes qu’un auteur édité. Oui, je trouve anormal que des libraires affichant haut et fort leur statut de librairies indépendantes n’accordent pas plus de crédit aux auteurs indépendants. Nous devrions être partenaires. Je vous assure que c’est un véritable combat que de les convaincre de présenter votre roman quand il n’est pas estampillé par un grand nom de l’édition.
- Avez-vous d’ores et déjà en tête un autre projet d’écriture?
Oh que oui! Plein d’idées!
Un troisième roman est actuellement en cours d’écriture. Il vous emmènera une quinzaine d’années après La Malédiction d’Irminsul. Sans véritablement en être une suite. Même si vous aurez le plaisir d’y retrouver des personnages de La Malédiction d’Irminsul, les deux romans pourront se lire indépendamment l’un de l’autre. Une nouvelle histoire dans la continuité de l’Histoire donc, avec, cette fois, une jeune femme comme personnage principal.
- Pour clôturer cet entretien, pouvez-vous nous citer quelques-unes de vos références sur le thème des Vikings et expliquer votre choix ?
Un site à visiter?
J’aimerais justement aller visiter l’île de Groix sur laquelle se déroulera une séquence de mon prochain roman. Je ne sais pas si j’en aurais l’occasion avant la fin de sa rédaction.
Merci beaucoup Anaël pour le temps que vous avez consacré à cet entretien.
Avec "La Malédiction d'Irminsul", il ne vous reste plus, chers lecteurs qu'à remonter l'estuaire de la Gironde, si vous l'osez, jusqu'aux portes de Blaye et d'une Aquitaine toute entière emportée par le maelstrom viking. Saurez-vous faire face à la tempête qui s'abat sur les hommes et gronde dans leurs esprits? Anaël Train, bon sang ne saurait mentir, peint ici une fresque à la dimension épique où tout un chacun pourra entendre résonner ces paroles eddiques:
"Meurent les biens,
Meurent les parents,
Et toi, tu mourras de même;
Mais la réputation
Ne meurt jamais,
Celle que bonne l’on s’est acquise."
(Hávámal, "Dits du Très Haut", str.76)
Bibliographie
La Malédiction d'Irminsul
Blaye, 847. Depuis les remparts de la cité, l’abbé Ulrich regarde avec effroi l’imposante armada viking remonter l’estuaire de la Gironde. Dans son cœur, aucun doute: c’est Bordeaux que ces guerriers sanguinaires convoitent. Blaye résistera-t-elle à leur retour? Blaye dans le cœur de laquelle sommeille la dépouille du paladin Roland, neveu de Charlemagne, sur la laquelle Ulrich a juré de veiller coûte que coûte. Blaye qui protège son amour pour Sanceline.
À l’heure où la terreur persuade les Blayais de se préparer au pire, Ulrich, lui, doit affronter ses propres démons. Qui est cette païenne, la mystérieuse Fréa qui le poursuit en songe? Qu’attend-elle de lui? À qui peut-il faire confiance? À son beau-frère, le prieur Ascelin qui semble au cœur de toutes les manigances?
Depuis son langskip, Asgeir, lui, ne songe qu’à sa conquête. Les runes l’ont assuré de la victoire. Alors pourquoi ce vieillard, Wigbert, lui brandit-il sous le nez la malédiction d’Irminsul? Et pourquoi cette obsession, tenace, du tombeau de Roland?
Ulrich, Asgeir, Wigbert.
Trois hommes à la croisée de leurs destins dans une Aquitaine à feu et à sang. Trois quêtes. Enchevêtrées. Épiques. Au nom de l’honneur et de la justice.
- 470 pages
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Le Serment de Jaufré
- 377 pages
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